TRANSFORMONS LES COUCHES BÉBÉS EN COMPOST !

Non.

Nous avons essayé de composter des couches conventionnelles, mais, sans surprise, la conclusion est qu’on ne peut obtenir un compost de qualité si tous les composants de la couche ne sont pas compostables. Il faut donc utiliser exclusivement des couches certifiées compostables, en conditions industrielles (selon la norme EN 13432).

Plusieurs fabricants et marques de couches, notamment français, travaillent dur pour mettre sur le marché prochainement des couches certifiées compostables. Ces couches ne sont pas encore disponibles pour les consommateurs, et sont encore à l’état de prototypes. Ces prototypes sont néanmoins testés par des crèches pilotes, en Ile-de-France, et à Lyon

Attention aux confusions possibles, “couche écologique”, “couche biosourcée”, “couches avec x% d’ingrédients d’origine naturelle”, “couche éco-conçue”, toutes ces allégations ne sont pas suffisantes pour pouvoir composter ces couches. Il faut vraiment que celles-ci soient certifiées compostables.

En plus du remplacement de chaque matière de la couche par une version compostable, l’efficacité et l’absorption sont LE grand défi pour les fabricants de couches qui travaillent sur la couche compostable !

En effet, si une couche conventionnelle absorbe si vite et si efficacement les besoins des bébés, et ce, pendant une nuit entière, c’est grâce à la cellulose, mais surtout aux super-absorbants synthétiques qui sont présents au cœur de la couche (cette poudre qui se transforme en gelée au contact de l’urine).

Le défi des fabricants, c’est de remplacer ce cœur absorbant par une version intégralement compostable, tout en gardant un niveau d’efficacité suffisant par rapport à l’utilisation qui est faite par les familles et les crèches.

En crèche, les besoins sont spécifiques, puisqu’un bébé porte rarement sa couche plus de 3 heures. Les prototypes de couches compostables sont progressivement améliorés par les fabricants, au fil de l’eau, en fonction des retours des crèches et familles pilotes, afin d’obtenir la meilleure solution.

Nous espérons que des couches efficaces, compostables, plus naturelles et avec moins de matières d’origine fossiles seront prochainement disponibles pour tous !

Chez Les Alchimistes, nous pensons que le meilleur déchet est celui qui n’existe pas.

Et nous soutenons toutes les familles et professionnels qui font le choix de la couche lavable et qui sont mobilisés pour adopter ce système.

Nous pensons aussi que d’autres solutions doivent exister pour répondre à tous les profils d’utilisateurs et ainsi améliorer l’empreinte écologique des couches-bébé en général.

La couche jetable compostable peut permettre de répondre aux familles ou professionnels qui attendent des solutions alternatives.
La situation, malheureusement aujourd’hui la plus fréquente à laquelle il faut s’attaquer, c’est la couche conventionnelle plastique qui part en incinération, enfouissement ou pire, dans la nature.

Qui sait ? Peut-être qu’un jour, il sera obligatoire d’utiliser des couches compostables et de les trier à la source, afin de les composter (de la même manière que les sacs plastiques de caisse ont été remplacés en France par des sacs ré-utilisables ou compostables).

Au niveau réglementaire, ce qui peut accélérer les choses, c’est la REP “Textiles Sanitaires Jetables” décidée pour 2024 (loi AGEC 2020). Un cahier des charges va prochainement être publié par l’ADEME et le ministère de la Transition dans le but de générer la création d’un éco-organisme pour gérer et financer la fin de vie des textiles sanitaires jetables (autre que l'incinération ou l'enfouissement). Pour les couches-bébés, le compostage semble être la fin de vie la plus pertinente en alternative à l’incinération ou l'enfouissement (les projets de recyclage de couches ayant été abandonnés).

Non, et pour plusieurs raisons d’ordre pratique, technique et sanitaire. Il est indispensable que les couches compostables soient compostées par des professionnels du compostage sur des plateformes industrielles :

• D’une part, pour bien se dégrader lors du compostage, le broyage des couches est indispensable. L’étape de broyage est faisable dans le cadre d’une installation industrielle, mais il serait compliqué au niveau sanitaire de demander à familles de découper / broyer leurs couches usagées et pleines à la maison.
• Par ailleurs, il faut que les conditions techniques de compostage soient parfaitement maîtrisées (équilibre, recette, humidité, air, retournements...) afin d’obtenir naturellement des températures suffisamment élevées pendant le compostage (température supérieure à 70°), et avoir la garantie que les différentes matières de la couche se dégradent de manière efficace. Cette montée en température est également essentielle pour éliminer efficacement les agents pathogènes naturellement présents dans les matières fécales (par ex : bactérie escherichia coli, dangereuse pour l’homme). Cette phase essentielle est la phase d’hygiénisation du compost. Dans un composteur de jardin, il est plus difficile d’obtenir ces températures, donc par ex, il est recommandé, dans le cas de compostage domestique de toilettes sèches, d’attendre 2 ans avant d’utiliser le compost pour être certains de l’absence de pathogène dans le compost.
• Par ailleurs, le compost doit être analysé en laboratoire avant utilisation.

Pour toutes ces raisons, la situation est spécifique pour les couches compostables (versus compostage de déchets verts, déchets alimentaires ou même toilettes sèches). Dans ce cas précis, il n’est pas du tout une bonne idée d’essayer de les composter à la maison.

Plusieurs fabricants et marques de couches, notamment français, travaillent dur pour mettre sur le marché des couches certifiées compostables prochainement. Ces couches ne sont pas encore disponibles pour les consommateurs, et sont encore à l’état de prototypes. Ces prototypes sont testés par des crèches pilotes.

Attention aux confusions possibles, “couche écologique”, “couche biosourcée”, “couches avec x% d’ingrédients d’origine naturelle”, “couche éco-conçue”, toutes ces allégations ne sont pas suffisantes pour pouvoir composter ces couches. Il faut vraiment que celles-ci soient certifiées compostables.

Nous espérons que ces couches compostables seront très vite disponibles pour les familles et crèches qui les attendent avec impatience. Suivez de près le projet Couches Fertiles pour faire partie des 1ers informés !

Nous sommes impatients de tester la collecte de couches compostables auprès de familles.

• Nous avons déjà mené des expérimentations avec des partenaires (collecte à vélo, sur rdv, en porte-à-porte ou collecte via points d’apport volontaire réservés aux couches compostables et sécurisés). Nous mobilisons également les parents des crèches partenaires pour récupérer la couche compostable avec laquelle l’enfant quitte la crèche le soir.
• À terme, nous souhaitons contribuer à créer un ambitieux réseau de points d’apport volontaire dédiés aux couches compostables, partout en France, notamment dans les grandes villes. Ces points d’apport volontaire seront implantés sur les parcours des familles pour leur simplifier la vie : près des crèches, des points de vente et dans l’espace public.

Nous sommes confiants sur le fait que des collectivités locales engagées soutiendront l’initiative pour développer ce réseau avec nous.

Non, nous ne reprenons pas (encore) vos couches usagées.

D’une part, il faut que celles-ci soient certifiées compostables et d’autre part, nous n’avons pas encore ouvert notre service aux familles. Suivez-vous pour savoir quand le service aux familles sera enfin ouvert !
En revanche, si vous êtes une crèche ou une collectivité en Ile-de-France ou à Lyon et que vous souhaitez participer au projet, contactez-nous et demandez un devis personnalisé dès maintenant.

Tous nos lots de compost sont analysés en laboratoire. Des essais de culture, en conditions réelles, sont également menés par la très réputée École du Breuil à Paris, où le compost de couches est utilisé et comparé à d’autres types de compost, dans un programme mené sur 3 ans avec ECT, le laboratoire des sols de la Ville de Paris, des élèves BPREA, avec l’accompagnement de chercheurs.

Le compost de couches présente des caractéristiques agronomiques et sanitaires très similaires à du compost de déchets verts ou du compost de déchets alimentaires. Le compost est systématiquement analysé en laboratoire pour mesurer les matières inertes (plastiques, verre, etc.). Et le compost de couche est conforme à tous les critères exigés par la norme française NFU-44-051 ou NFU 44-095, ou même la future réglementation Socle Commun.

En revanche, il existe un léger flou réglementaire lié au fait que, pour le moment, les couches compostables ne sont pas spécifiquement listées dans les matières premières utilisables pour produire du compost. Nous souhaitons donc faire évoluer les textes pour favoriser l’émergence d’une filière.

À terme, le compost de couches pourrait être utilisé pour différents types de cultures : aménagement paysager, arboriculture, jardins, végétalisation des villes, floriculture, etc.

Une protection adulte est conçue plus ou moins comme une couche-bébé à quelques détails près. Donc théoriquement, il serait possible de composter les protections adultes. Néanmoins, nous préférons nous concentrer sur les couches-bébés.

En effet, lorsque nous avons réalisé notre programme de recherche avec un consortium de chercheurs, l’ISA à Lyon a mené des essais de compostage à partir de changes adultes collectés en Ehpad. Les études ont montré que des résidus médicamenteux persistaient et étaient présents dans le compost, car les résidents en Ehpad prenaient de nombreux traitements, dont certains particulièrement coriaces, même après compostage. Alors que sur le compost issu de couches-bébé, très peu de molécules étaient décelées et surtout, elles ne résistaient pas au compostage et se dégradaient pendant le compostage (ex : paracétamol). 

En France, la réglementation sur les fertilisants n’indique aucun seuil sur les concentrations en résidus médicamenteux. Ce qui permet d'épandre aujourd’hui en agriculture des boues d’épurations, qui présentent souvent des résidus médicamenteux non négligeables. Les chercheurs ne savent pas encore très bien quel impact cela peut avoir sur les sols. 

Dans le doute, par principe de précaution, nous préférons donc nous concentrer sur les couches-bébé.